Lapins, cobayes, cobayes, tous victimes d’une pathologie pouvant les emporter…
Vous venez d’acquérir un rongeur (ou un lagomorphe s’agissant du lapin), et vous ne vous doutez pas que vos pratiques alimentaires peuvent rapidement entraîner une catastrophe. De plus en plus nombreux, de plus en plus jeunes, nous traitons beaucoup de rongeurs atteints de malocclusion dentaire, alors même que cette maladie aurait facilement pu être évitée. Découvrons ensemble les différents aspects de ce problème.
Un mécanisme implacable.
Les dents des rongeurs poussent chaque jour, régulièrement. Dans la nature ces animaux se nourrissent de végétaux fibreux, ligneux, sensiblement abrasifs, qu’il mâchent consciencieusement. L’action des molaires notamment use la dent qui est de son côté programmée pour pousser quoi qu’il arrive.
Dès lors, si l’animal de mastique pas suffisamment, la vitesse de croissance des dents sera supérieure à la vitesse d’usure, et rapidement les dents vont grandir jusqu’à venir au contact des joues ou de la langue, entraînant douleur, inflammation, puis infection, voire abcès. Il maigrit, puis finit par mourir…
Des symptômes à connaître.
L’animal a de plus en plus de mal à manger, Il grignote mais rien ne passe. Le nombre de crottes se réduit, le menton se trouve souillé par la bave et les poils restent collés à la peau. Si vous palpez ses hanches, vous remarquez que le cochon d’Inde, ou le lapin, maigrit très nettement.
Lorsque l’infection gagne la bouche, il peut se dégager une odeur très nauséabonde, et des ganglions peuvent apparaître sous la mandibule. A ce stade, il est plus qu’urgent d’intervenir !
Une prise en charge chirurgicale indispensable.
Dès que le cercle vicieux se met en place, aucun traitement médical ne suffit à renverser la tendance, car la douleur et la gène mécanique crées par les dents trop longues ralentissent encore les possibilité de mastication. Nous pouvons alors envisager ensemble une intervention en dentisterie.
Nous disposons d’une table spécialement conçue pour cette intervention. Le rongeur est anesthésié le plus légèrement possible et placé sur le dos de manière à ce que le vétérinaire puisse accéder à la cavité buccale.
Prévention des récidives: priorité au foin.
Afin de prévenir les récidives ou, encore mieux, afin d’éviter de développement de cette maladie, il faut se pencher sur l’alimentation. Le meilleur conseil que nous puissions vous donner, c’est de limiter les granulés au profit du foin, par exemple en ne donnant que du foin au moins deux ou trois jours par semaine. Mais du foin de qualité, évidemment !